EXPO 2017>2019 - VITRINE : KIOSK

@ métro Horta (St Gilles)
KIOSK : Intervention artistique dans le paysage urbain. Un projet de Karin Vyncke & Yoris Van den Houte. 2017>2019

L’intention : proposer de convertir un chancre urbain à Saint-Gilles. Créer un nouveau paysage pour les passagers qui transitent quotidiennement par la station de métro Horta.

L’usager du métro se trouve chaque matin nez à nez avec la vitrine du « pavillon ». Comme il ne connaît pas son utilité, il l’emploie pour s’y refléter, pour ajuster ses vêtements ou rectifier sa coiffure.

En réalité ce pavillon héberge la sortie piétonne d’un parking privé. Mais l’espace qu’il couvre est trop important, d’autant qu’il dissimule à la vue le petit parc situé derrière lui. Un paysage qui serait pourtant plus agréable au regard lorsqu’on quitte le souterrain, me semble-t-il. Mais maintenant il est là, et que s’y passe-t-il ?
Les fenêtres gribouillées de tags et de graffitis, les petites affiches qui y sont collées, tout cela fait que cet endroit, depuis qu’il existe, ressemble à une friche.

Convaincus que ce n’est pas une fatalité et que ce lieu pourrait avoir une meilleure apparence, nous proposons durant trois mois le projet KIOSK (tout en espérant une continuité).

Notre intention est d’interagir avec le lieu sur une base non commerciale et de rentrer en dialogues avec l’espace urbain, tout en soulignant que, dans une ville où l’espace est rare, il doit être utilisé.

Le projet KIOSK consiste en trois interventions visuelles d’un mois chacune.

Après avoir bien nettoyé le pavillon, en avoir ôté la plupart de ses marques, nous en avons chaulé les vitres en blanc.
Lorsque nous y avons ajouté des inscriptions telles que COMING SOON… BINNENKORT / BIENTÔT KIOSK, nous avons commencé à relever une curiosité et des questions de la part des passants.

Le terme KIOSK évoque un commerce de journaux...
C’est avec cette fausse piste que nous avons commencé à interpeller notre public.
Une piste était donnée, l’endroit allait être rebaptisé !

Le KIOSK n’est pas devenu un commerce mais bien un lieu d’intervention artistique.

KIOSK1 : « Conversation hallucinée avec les poissons ».

De grandes affiches ont été collées sur les fenêtres. C’étaient des copies des premières pages de magazines des années 1960, qui avaient pour sujet la soi-disant « femme parfaite ».
Nous avons muni ces icônes d’une moustache, et les textes qui accompagnaient à l’origine les photographies sur les couvertures des magazines ont été modifiés par nos soins.
Un visuel qui aurait aussi bien pu être vu sur des panneaux publicitaires mais qui, lorsqu’on s’y attarde, dévoile un commentaire social et critique.

KIOSK2 : National Gallery

Après un intermède durant lequel la chaux a de nouveau recouvert les vitres, nous avons tracé quelques textes préalables et un nouveau titre : NATIONAL GALLERY

Voici la promesse d’une galerie d’art. Plus tard, nous avons dévoilé les œuvres : de grandes photographies de matelas déposés, laissés, abandonnés, jetés dans la rue, encadrés par de beaux rideaux.
L’illusion est créée : voir à partir de la rue vers un intérieur qui lui-même est un extérieur.
En un mot, la sensation de la maison confortable... balancée dans la rue !

Les images des matelas posés dans la rue ont été photographiées par nos soins.
Ils nous sont apparus comme des reliques, comme des vestiges personnels, émotionnels qui venaient d’être abandonnés aux yeux de tout le monde.
Quelle est l’histoire derrière chaque matelas ? L’imagination prend le pouvoir.

Ces photographies permettent une lecture multiple sur la solitude, la violence, les sans-abris...
Et que se passe-t-il avec notre galerie nationale, qui n’arrive pas à ouvrir ses portes à cause de nombreux désaccords ?

À suivre... Kiosk 3,4,5,6,7

NEWS 02/24